Gerberoy la Picarde | |
Gerberoy, place frontière, Parmi les roses la petite ville de
Gerberoy se souvient à peine d’avoir été une forteresse redoutable. Pourtant sa
vie paisible ne commence qu’avec le XVe siècle. Jusque là elle a subi des
assauts, soutenu des sièges, retenti au choc des armures, du cri des mourants,
de la ruée brutale des guerriers. Son histoire est toute de sang et de misère. Gerberoy fut l’une des sentinelles
de la frontière française. De l’autre côté de l’Epte commençait la Normandie
anglaise et longtemps ennemie. Depuis que, par le traité de St-Clair-sur-Epte,
en 912, le roi Charles le Simple, afin d’arrêter les ravages des aventuriers de
Northmans en les fixant au sol, a concédé en fief la Normandie à leur Duc
Rollon, jusqu’à la fin de la guerre de Cent ans, la France et la Normandie ont
été ennemies et se sont combattues avec acharnement. Quand Guillaume-le-Bâtard,
duc de Normandie eut conquis l’Angleterre en 1066, il devint plus puissant que
son suzerain et il fallut que les rois de France défendissent âprement contre
lui leur territoire. Le nom de Gerberoy Gerboredum était le nom officiel
de Gerberoy à l’époque gallo-romaine. Début de la Guerre de Cent Ans Dans cette longue guerre, que va
devenir Gerberoy ? Clé du Beauvaisis et de cette Normandie, berceau de
leurs rois, que les Anglais veulent garder à tout prix, c’est un enjeu que
chacun se dispute. En 1418, les Bourguignons
s‘emparent de la petite ville, brûlent la collégiale et plusieurs maisons.
Occupée ensuite par les Anglais, elle est reprise en 1432 par le comte de
Clermont qui « ruine la place, dont les habitants ont fui, afin d’ôter
tout moyen aux ennemis de la France d’y venir faire retraite ». En 1436, Beauvais se plaint que
les garnisons anglaises (ceux que l’on appelle les « Faux Visages »)
de Gerberoy et de Clermont, détroussent les marchands qui leur apportent des
vivres. L’année suivante, la place est
retombée entre nos mains, mais prête d’être assiégée et Geoffroy de Belun,
neveu de la Hire, qui la commande, écrit « aux maires et pairs de la ville
de Beauvais que pour tenir les Anglais, on lui induit 4 arbalètes, 2
couleuvrines, du trait, de la poudre et une somme de sel » ; mais
Beauvais est si peu fournie elle-même d’engin pour se défendre, qu’on ne peut
lui envoyer que du sel. Henri Le Sidaner Sur les conseils d'Auguste Rodin, Henri Le
Sidaner découvre début 1901 grâce à Auguste Delaherche, grand céramiste
beauvaisien, une cité moyenâgeuse et fortifiée tombée dans l'oubli le plus
absolu : Gerberoy. Ce petit village de l'Oise, lui inspira plusieurs centaines
de peintures ; il en fera aussi une œuvre d'art. |